Ma Prime Adapt : une aide pour la rénovation de salle de bains des seniors
Monter les escaliers, entrer dans la baignoire pour prendre un bain, ou même passer de la chambre à la cuisine peut devenir difficile avec l’âge. Cependant, tout le monde n’a pas la capacité de déplacer sa résidence d’un simple geste du doigt. Faut-il l’abandonner ? Une solution, mais qui peut apporter bien plus de soucis que de tranquillité.


Pour aider les personnes âgées à trouver un logement qui réponde à leurs besoins et à leurs envies, le gouvernement prévoit de mettre en place l’année prochaine un nouveau « plan antichute des personnes âgées » MaPrimeAdapt’, un programme calqué sur MaPrimeRénov’. L’objectif de cette nouvelle aide est d’aider les personnes âgées à adapter leur maison afin qu’elles puissent rester chez elles le plus longtemps possible.
Selon un sondage réalisé en 2019 par l’Ifop et Sociovision, 85 % des Français souhaitent vieillir à domicile le plus longtemps possible. Or, cet objectif nécessite fréquemment des aménagements du logement pour éviter les problèmes d’accessibilité et prévenir les chutes. Or, les travaux d’adaptation (comme le remplacement d’une baignoire par une douche à l’italienne ou la construction d’un monte-escalier) peuvent être coûteux et hors de portée des personnes à faibles revenus.
Le gouvernement s’attache à mettre au point une aide financière unique en son genre pour les aider à financer ces travaux. Elle s’appellera MaPrimeAdapt’ et sera modelée par MaPrimeRénov’ pour la rénovation énergétique.
Pour faciliter les opérations, combiner l’assistance actuelle
L’objectif est d’intégrer les nombreuses aides disponibles afin de simplifier les opérations pour les aînés. « Les aides publiques qui accompagnent les transformations de l’habitat d’aujourd’hui sont nombreuses, parfois incohérentes entre elles, et peuvent laisser un reste à charge important », a expliqué la ministre du Logement Emmanuelle Wargon jeudi 14 octobre lors de la restitution d’une consultation citoyenne et d’une série de tables rondes sur le thème « Vivre en France demain. »
« Il est ainsi indispensable de construire un dispositif cohérent, comme nous l’avons fait avec Ma Prime Rénov' », poursuit la ministre, qui a été chargée par le Premier ministre, avec Brigitte Bourguignon, ministre déléguée à l’Autonomie, et Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux Personnes handicapées, d’élaborer une feuille de route.
Mise en œuvre prévue pour 2022 ?
Les paramètres de la future aide seront déterminés début 2022, mais il faudra encore « quelques mois, avec des étapes consécutives » jusqu’à ce qu’elle se généralise et « trouve son public », selon la ministre.
La formation de cette subvention unique a été évoquée dans un rapport sur l’adaptation des logements au vieillissement remis au gouvernement en mai. Luc Broussy, expert en économie des seniors, y présentait 80 stratégies pour aider les aînés à mieux vieillir sans dépendre des Ehpad.
Salle de bain un lieu de risque : Il est prévu d’adapter 680 000 logements au cours des dix prochaines années

Brigitte Bourguignon, la ministre en charge de l’autonomie, et Roxana Maracineanu, la ministre en charge des sports, se sont rendues au CHU de Toulouse, lundi 21 février, pour annoncer une grande stratégie de lutte contre les chutes chez les personnes âgées et leur maintien à domicile.
L’objectif de l’exécutif est de faire baisser de 20% le nombre de chutes mortelles d’ici 2024. L’adaptation des maisons de retraite est l’un des axes de cette stratégie nationale anti-chute, inspirée des suggestions du rapport « Nous vieillirons ensemble » de Luc Broussy, dévoilé par Jean Castex en septembre dernier à Autun.
Cette aide, baptisée « MaPrimeAdapt » en référence au succès exceptionnel de l’incitation unique à la rénovation énergétique « MaPrimeRenov », vise à adapter 70 000 logements par an d’ici 2032, soit 680 000 ménages au total, pour un montant total de 400 millions d’euros. Cela représente 30 à 40 % des ménages seniors à faibles revenus dont le logement doit être modifié.
C’est ce qu’a révélé Le Monde après avoir eu accès au mémorandum du Premier ministre le 31 janvier.
Selon le degré de ressources, une subvention de 4000 à 5600 euros est disponible pour les travaux d’adaptation
Brigitte Bourguignon, Emmanuelle Wargon, ministre du logement, et Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux personnes handicapées, ont annoncé le cadre de MaPrimeAdapt’ dans une note adressée à Jean Castex.
Le fait que cette subvention ne soit pas, en théorie, conditionnée à la perte d’autonomie est une révélation importante. En revanche, les ministres préconisent d’envoyer un formulaire aux seniors de plus de 70 ans afin qu’ils communiquent des informations sur leur état de santé et le niveau d’accessibilité de leur résidence.
Ces données, si elles sont transmises à la CNAV, peuvent alors déclencher un examen gratuit de la personne âgée et de son environnement par un ergothérapeute. Ce spécialiste de l’autonomie pourra alors prescrire les travaux d’adaptation nécessaires au maintien dans le logement et offrir le droit à une subvention.
MaPrimeAdapt’, comme l’aide « Habiter facile » versé par l’Anah, permettrait de financer de 50 à 70% de l’effort d’adaptation, selon le degré de ressources du bénéficiaire. Les personnes dont les revenus annuels sont inférieurs à 20 593 € bénéficieraient ainsi d’une prise en charge de 70 % du coût, dans la limite de 8 000 €, soit 5 600 € d’aide. Les personnes gagnant moins de 25 000 euros par an bénéficieraient de la moitié du coût, soit 4 000 euros.
Ce guichet unique pourrait ouvrir entre le milieu de l’année 2023 et le début de l’année 2024.
À qui s’adresse-t-elle ?
Les initiatives de Luc Broussy ont suscité l’intérêt du gouvernement. Selon le ministre du Logement, qui a déjà pris la direction de la modernisation de l’action publique, le dossier ne sera pas classé. Les futurs bénéficiaires de cette aide à l’adaptation du logement au vieillissement pourraient ainsi y accéder simplement, grâce à l’assistance d’un interlocuteur unique. Les profils suivants sont éligibles à ce dispositif :
Les personnes âgées de 70 ans et plus qui ont pris leur retraite d’une entreprise privée (y compris le secteur agricole) ;
-Les employés et/ou retraités d’une organisation professionnelle du secteur privé en perte d’autonomie ;
-Les personnes âgées de 70 ans et plus qui vivent avec des parents qui travaillent dans une entreprise du secteur privé ;
-Les propriétaires qui louent leur bien à un locataire dont le profil correspond à l’un des deux susmentionnés.